Titre : Trop jeune pour mourir
Auteur : Perrine Huon
Éditeur : Michel Lafon
Collection : Succès du livre / Témoignage
Pages : 238
Résumé :
Perrine Huon, dix-huit ans, étudiante, insouciante, pleine de vie. Un coup de fatigue et la nouvelle tombe : elle est atteinte de leucémie. Au stade gravissime qui exige une greffe de moelle osseuse... " L'histoire que Perrine vous raconte n'est pas pour vous faire pleurer ", nous prévient d'emblée Stéphanie Fugain. C'est en effet toute l'originalité de ce récit dénué de pathos, même dans les moments d'enfer. Perrine Huon décrit l'hôpital, les chimios, les perfs, sa calvitie avec un entrain féroce, celui d'une jeune fille qui ne veut pas laisser au monstre qui la ronge la moindre chance de la terrasser. Elle raconte comment toute sa famille réagit, vaillamment, face à l'adversité. Sa mère, son père, son frère, ses deux sœurs dont l'une lui offrira sa moelle. Et son petit ami, qui ébauche des projets d'avenir, même s'il sait qu'après la greffe, la vie ne sera plus tout à fait la même. " Merci Perrine, conclut Stéphanie Fugain, de nous faire voyager dans ta reconstruction au fil des jours. Merci d'être un exemple pour nous tous. "... Et une leçon d'espoir : le pire n'est jamais sûr.
Mon avis :
Perrine nous raconte sa maladie, comment elle l'a vécu ainsi qu sa famille; les amis avec qui elle a décidé de couper les ponts car inconscients (Sophie) ou qui ne lui ont plus donné aucune nouvelle (Emmanuelle) ; les amis avec qui elle a renoué des liens et à qui elle doit beaucoup ; Les personnes qu'elle a rencontré à l'hôpital. Elle raconte ses moments d'espoir mais aussi de doute, ses moments sombres mais aussi ses périodes d'hallucinations dues à la morphine. Certains médecins en ont pris pour leur grade mais elle a tellement raison. Il y en a qui sont là pour leur salaire et qui ne sont pas du tout psychologue...
Elle nous raconte sa lutte contre la leucémie, sa descente aux Enfers. Sa vie ne sera plus jamais la même, elle le sait. Elle s'est battue et a vaincu la maladie. Ce n'est malheureusement pas le destin de tout le monde.
C'est un témoignage coup de point, qui m'a fait pleurer. Le cancer, la lutte contre la maladie me touche particulièrement. Il a fait resurgir des souvenirs en moi.
Je ne peux que conseiller son témoignage. Il est dur mais très bien écrit. Elle fait passer énormément d'émotion mais elle le fait à travers quelques notes d'humour. Et croyez-moi quand je vous dis que dès qu'un moment je pouvais sourire et rire un peu, je n'hésitais pas, je laissais sortir. J'en profitais...
Dès les premières pages, j'ai hésité à le poursuivre en me demandant si j'en étais capable. Je n'aurais pas pu le lire il y a deux ans, c'est sûr. Il fait prendre conscience des aléas de la vie (même si personnellement, j'en avais déjà pris conscience), il montre que les malades sont nombreux mais surtout qu'ils ont besoin de nous, des personnes en bonne santé pour survivre, pour garder l'espoir.
J'en profite pour passer un message qui me tient à coeur. J'ai attendu mes 18 ans pour pouvoir enfin donner mon sang. Ça fait maintenant cinq ans que j'essaie de le donner régulièrement. J'en suis fière, je me sens utile. J'ai également eu l'occasion de faire un don de plaquette. Face à la maladie d'un proche, on se sent souvent impuissant mais on peut toujours aider. Et c'est ce que Perrine explique ici en s'adressant à sa famille.
"J'espère vous avoir démontré que votre sentiment d'impuissance n'était pas justifié puisque vos paroles et vos attentions font partie intégrante de mon rétablissement."
"Un don du sang? trente minutes. Un don de plaquettes? Deux heures. S'inscrire dans le fichier des sonneurs de moelle osseuse pour sauver des Laurette, des Thomas, des Guillaume est indolore. Vous n'aimez pas les piqûres? Qui aime? Ce n'est pas plus douloureux qu'un bref pincement sur le bras. Si peu de temps pour redonner la vie. Prenez le temps de donner du temps pendant que les malades et anciens malades, eux, donnent du temps au temps pour se remettre."
C'est le minimum que l'on puisse faire pour eux. Et si l'on était à leur place, on espérait que les autres passent outre la peur de l'aiguille ou du sang, et fassent ce petit geste pour nous parce que non, nous non plus, nous ne voudrions pas mourir et on aimerait de l'aide! Ce sont des angoisses que je trouve absurdes en plus. j'ai envie de dire que l'on passe tous un jour par la perfusion pour quoi que ce soit (même pour une angine, j'y ai eu droit). Et à ce moment-là, en général, personne ne dit non quad c'es pour ne plus souffrir, ne plus avoir mal. Alors pourquoi ne pas "s'entraîner" pour sauver des vies?
Pensez au nombre de vies que vous pourriez sauver ainsi qu'au nombre de famille que vous pourriez aussi apaiser! Pensez que le malade peut aussi être, demain, un de vos proches auxquels vous tenez!
Et je rappelle également que le 14 JUIN 2014, c'est la journée mondiale des donneurs de sang.
C'est un témoignage que je recommande. Il ne faut pas avoir peur de regarder les choses en face. Perrine Huon fait désormais partie de l'association de Stéphanie Fugain dédiée à sa fille "Laurette Fugain" (fille de Michel Fugain), décédée d'une leucémie.